TOP 2009 – Rétrospective



Rétro 2009 :




Je pensais que l’année 2008 était une excellente année, mais 2009 s’est déchirée. Difficile de faire un top disque, d’écarter certaines galettes alors que la qualité n’a rarement été aussi présente.


Comme l’année dernière, ce top ne prêche pas le goût unique, et se présente comme une sélection bien personnelle pour dépenser son 13 mois, ou l’argent de mémé, avec amour et passion. Evitez les coups de talons si vous n’adhérez pas à ce top donc, et surtout n’hésitez pas à poster vos coups de coeur en commentaire, pour compléter cet article…
Car évidemment, il doit y avoir de grands absents, oubliés, ou pas écoutés.


Cette rétrospective se présente avec un Top 12 album, sans distinction de genres, un top de 6 EP, un top albums gratuits, un top demi-album et deux trois trucs supplémentaires…















TOP 2009 Albums :


Les titres en bleu renvoient à leurs chroniques respectives









Wisp – The Shimmering Hour

Wisp a longtemps été considéré comme l’un des seconds couteaux de l’IDM, à l’instar d’un Flashbulb. Quoi qu’il fasse, ses productions se sont toujours heurtées à un mur de comparaisons rabaissant obligatoirement chaque sortie du bonhomme, écrasées par l’ombre de ses mentors U-ziq ou Aphex Twin. Manque de bol pour les critiques, c’est Aphex lui même qui a signé Wisp sur Rephlex, histoire de sortir cet immense Shimmering Hour. Décortiquons : Drill’n bass / Moog qui chialent / Violons / Mélodies presque émo / Synthés sublimes / Jungle affolée / Aphex Twin / Une pointe de grandiloquence / Déstructurations lumineuses / Ascensions musicales épiques / Eclairs techno / Teintes rephlex analordiennes / Electronica à crever. L’équation est simple, si vous aimez au moins trois des éléments cités, sautez sur cet album.
Certes, les références sont toujours là, mais Wisp digère le tout pour porter le mélange aux nues. On est jamais une overdose de break/ruptures, tout est dans la mélodie, certains morceaux sont incroyables, n’arrêtent plus de s’envoler, filent l’irrépressible envie de danser au milieu des comètes. C’est un broyeur de colonne vertébrale non-stop sur 70minutes. Pour moi, c’est tout simplement le disque le plus beau et ambitieux que l’electronica a pu pondre depuis des années. Et devrait garder ce statut pendant pas mal de temps. Je parlerai de ce Wisp à mes gosses en passant pour un vieux con. Mark my words.



Circlesquare – Songs about dancing and drugs

Il a fallu 7 ans pour que Circlesquare donne enfin de ses nouvelles. Le Canadien déroule toujours dans ce Songs About Dancing and drugs une musique hantée, rongée par le noir, la saleté, la drogue. Rock-electro certes, mais loin des putasseries indie tentant de faire danser à coup de beat saturés. Ici, tout sent le souffre, la dépression, la solitude. Les rythmes grondent, se nécrosent, pourrissent. La guitare crachote, à peine capable de vomir trois accords sans crisser. L’ampli se meurt, le chant abandonne, tout en laissant toujours perler une once d’espoir et d’optimisme. Et pourtant, derrière ce rock de fin du monde, il y a un morceau lumineux ( Hey You Guys ), un tube salace et grinçant ( Dancers ), un morceau pop-mélancolique qui se transforme graduellement en mélasse électronique sépulcrale ( Timely ), et une conclusion incroyable de 13 minutes, long tunnel techno mutant peu à peu en folk mortuaire. Les morceaux s’amusent à violer le temps, à étirer l’espace, à vous droguer l’esprit. Tout s’arrête, l’album cristallise le décompte entre le moment où vous venez de sauter d’un immeuble et celui où vous allez vous écraser comme une merde sur le pavé. En ayant pris soin, une dernière fois, de profiter des rayons du soleil.



Rone – Spanish Breakfast

Un petit français sort de nul part et m’arrache le coeur. Parfait petit mélange entre rythmes techno et mélodies electronica, Spanish Breakfast semble anodin au premier abord. Mais il parasite, il s’impose dans vos liste d’écoutes, semble vous appeler au réveil ou en sortie de boulot. Du magnifique Spanish Breakfast aux bulles aériennes Poisson Pilote ou Aya Ama, en passant par le claustro-mélancolique Tasty city, le disque ravi. Rone invite même Alain Damasio pour discourir de sa “Horde du contrevent” sur un morceau electro de toute beauté. Ce disque aura en plus eu le mérite de me faire découvrir Flesh, toujours de Rone, paru sur l’Ep précédant la galette. Flesh, c’est juste un morceau qui frôle la perfection. (Imaginez un morceau techno aérien se transformer peu à peu en complainte analord tire-larmes).
Spanish Breakfast n’invente rien, il est court, ne surprend pas. Certes. Mais c’est aussi le disque que j’ai le plus écouté cette année. Que je dois connaître par coeur, qui m’envoute encore à chaque écoute, qui me transporte à chaque morceau, porté par des mélodies magnifiques. C’est la réponse irrémédiable à la question “Tiens, que vais-je écouter aujourd’hui ?”. C’est devenu une habitude, un petit classique personnel, un disque de chevet casé dans un coin de mon cerveau, à force de morceaux discrets mais indélébiles. Donc forcement un des disques de l’année.











Clark – Totems Flare

On serait tenté de croire que l’anglais est abonné aux classements de fin d’années, se faufilant en tête sans prendre son ticket. Il n’en est rien, Chris Clark n’a, encore une fois, pas volé sa place cette année. Il se permet de pousser le vice encore plus loin, après ses fresques mirifiques de Body Riddle et l’électro tonitruante de Turning Dragon. Sur Totems Flare, Chris Clark explose ses propres limites, part dans tous les sens, ne se prend pas au sérieux, et pousse même la chansonnette. Clark créé des hymnes imparables, pour les dynamiter la seconde suivante : De la pop débile de Rainbow Voodoo au funk putride de Look into the heart now, en passant par l’épique Growls Garden, à la dance de Outside Plume ou le rouleau compresseur techno de Totem Crackerjack, et à la mélancolie de Future Daniel ou Talis, tous se retrouvent démontés, dépecés, écrabouillés par des saturations, implosions et cassures qui subliment les matériaux de base. Evidemment, comme de coutume avec le bonhomme, la densité du son est effarante, les effets affolants. Home Run pépère sans se forcer. On sent même que Clark on garde encore sous le pied, c’est dire.



Few Nolder – New Folder

Je n’ai pas eu le temps d’en parler cette année, et c’est une honte. Car ce disque est grand. Le Lituanien Few Nolder prend la tangente de ses potes de Planet-Mu, et nous livre un premier album de Techno parfaite, racée, classe, superbement taillée. Si toute la galette est parcourue par un rythme binaire et souvent pachydermique, Few Nolder arrive à distiller dans chacun de ces morceaux une teinte différente, balayant des territoires bien distincts : Tabassage progressif avec No Mo, l’idm de Fluttery, Superbe house chantée en lituanien sur El Snig, ou le space disco chelou de Malyska, on a l’occasion de voir du paysage sans dévier du fil rouge de l’album (aka bousiller les oreilles avec un pied techno hypnotique). En Tête de liste, le ravageur Top, tube salace parcouru d’une mélodie Plaid-ienne magnifique, et le dantesque (11 minutes) Brenn, et ses circonvolutions à crever (je tuerai pour entendre ce titre en club). Premier album sans faute, draguant le palpitant tout en donnant irrémédiablement envie de danser. Il faudra compter avec Few Nolder dans les années à venir.



Animal Collective – Merriweather Post Pavillion

Chef d’oeuvre annoncé et porté aux nues avant même sa sortie, Merriweather Post Pavillion aurait pu être sujet à débat s’il n’émanait pas de la troupe de cinglés formant Animal Collective. Ces derniers poussent encore le bouchon encore plus loin, et semblent vouloir se poser comme le premier groupe pop drogué et incontournable du 21éme siècle. S’affranchir de ses racines cinglées pour taper dans la vraie pop, évidente et sincère. Alors sur cette nouvelle galette, on va arrêter les lyrics abscons et cracher des mélodies évidentes/imparables. On oublie les hurlements incontrôlés (un peu dommage) et l’on se fait un fix d’arc-en-ciel. In The Flowers est sublime, My Girls lumineuse, Summertime Clothes à crever, Daily Routine se joue simulation de noyade et Brothersport deja culte. Animal Collective célèbre l’envie de se marrer en se faisant des bisous, et ravive l’âme d’enfant enfouie en chacun de nous, un peu trop souvent mise au placard ces derniers temps. En plus vous pouvez vomir gratos grâce à la pochette.











A Place to bury strangers – Exploding Head

Les groupes de rock/shoegaze crado se bousculent au portillon depuis deux ans, et le Wall of sound mélancolique connaît un curieux revival. A Place To Bury Strangers semble vouloir faire table rase d’un coup en balançant les guitares les plus saturées et noisy qui soient, histoire de réduire les concurrents à l’état de groupes à berceuses. Mais au milieu de ces bourrasques acérées se cachent de formidables morceaux pop aux mélodies imparables, débouchant sur de vrais monuments. La batterie est souvent martiale et électronique, le chant complètement désabusé, et à l’écoute, on saute pourtant contre les murs en s’aspergeant de bière. Le disque contient d’ailleurs deux tubes viciés énormes (In My Heart et Everything Always Goes Wrong) et la conclusion traumatisante de 2009 (I Lived My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart). Ecouter Exploding Head, c’est comme se mettre devant MTV avec du verre pilé enfoncé dans les yeux et du sable plein la bouche.



Like A Stuntman – Original Bedouin Culture

Ces Allemands sortant presque de nul part auront balancé avec Original Bedouin Culture l’un de mes coup de coeur de l’année. Pop planante, réminiscences tribales, grosses teintes électroniques, le tout n’est pas sans rappeler une tonne de groupes sortant de Brooklyn. Si le tout démarre d’une façon sympathique, bien qu’ordinaire (si l’on excepte le superbe Fake Beards Our Hands Sweat, pop experimental décomposé rappelant S.Tokumaru, parasité par un gros beat electro en horizon), le disque prend son envol à partir du 6éme morceau, enchainant perles sur perles, propulsant l’album vers le sublime. Pour schématiser, Like a Stuntman telescope les compositions d’Animal Collective période Water Curses avec les chant de Tv On The Radio (le mimétisme vocal est frappant sur certaines pistes).
Mais le groupe propose plus qu’une simple assimilation et propose des fresques à crever, compos jouissives et belles comme le jour. No Tundra No Sun, Owls, Off Flavour ou Drive To Cologne rivalisent avec le meilleur de Merriweather Post Pavillion, hachent la colonne vertébrale et donnent envie de glisser à poil sur collines d’herbes vertes fluos. Et le tout se posent surtout comme certains de mes morceaux préférés sortis en 2009. Attention, pas de gros délire hystérique, ici tout est calme, retenu, ciselé à l’extrême. Au pire, prenez les timides premiers morceaux de l’album comme un tremplin vers le paradis. Pop Psyché, rock électronique et divagations camées, c’est bien en Allemagne que l’on a trouvé le meilleur représentant du genre cette année.



Themselves – Crownsdown

“Motherfucker guess who’s back !” C’est par cette agressive diatribe que démarre le nouvel opus de Themselves, groupe dont on espérait plus rien depuis des années, DoseOne et Jel étant à fond sur leurs projets Subtle et 13+God. Le projet culte du Mc épileptique n’a rien perdu de sa superbe, et surprend même en revenant vers un Hiphop sombre, grinçant et industriel. Les machines s’affolent, implosent, se rebellent, et DoseOne bouffe son micro comme jamais. Mais on sait depuis un bail que les cerveaux du duo volent dans des dimensions parallèles, et le disque part vite dans un délire hiphop/pop/electro de haute volée, avec un Daxstrong poignant, un Skinning The Drum qui traumatisera tous les possesseurs de Mpc, et surtout un DeadCatClearII hallucinant, se posant comme l’un des tous meilleurs titres estampillé Anticon. Ce Crownsdown, c’est un peu le disque-dans-ta-gueule de l’année, même si le duo s’occupe de te consoler en ramassant gentiment tes dents après la mandale.
“Eye holes, claw and cracking flesh”.











Ben Frost – By The Throat

Rod Modell nous avait fait le coup l’année dernière avec son superbe Incense & Black Light. Cette année, c’est Ben Frost qui nous fait le privilège de nous en foutre plein la poire avec une musique expérimentale sublime, empruntant autant à l’ambiant qu’au métal, doom et musique acousmatique. Bon, le premier titre, Killshot, m’a foutu un coup de talon en pleine tronche, et il n’en fallait pas plus pour que je tombe amoureux du disque. Apres deux morceaux suivants trop repliés sur eux mêmes, By The Throat (qui porte parfaitement son nom) n’en fini plus de décoller, ne cessant de balancer nappes planantes, cordes superbes, bruit blanc et guitares lourdes, bourdonnantes comme la mort. L’affolant Hibakusja, épique montée cauchemardesque ou Peter Venkman 1 & 2, entre ses violons, ses choeurs à crever et ses attaques noise en laisseront plus d’un la gueule en sang, gisant sans vie dans un caniveau. Comme l’artwork le suggère, avec Ben Frost, on ne danse pas avec les canidés. On se laisse bouffer vivant, et sans anesthésie.



Yimino – Autonoe Vora

Sorti en catimini, le disque de Yimino semble raviver la flamme de cette electronica émotionnelle à la Plaid, réminiscence neurasthénique des premiers Autechre. Le disque, malgré un travail assez incroyable sur les samples de voix et les nappes, est ultra référencé, frôlant le copier/coller avec certaines travaux de Plaid. Mais le tout est tellement maitrisé, tellement bien fait, tellement simple et beau que cette donné ne rentre absolument pas en compte à chaque écoute. (Tout en se prévalant d’un magnifique morceau de conclusion) Et puis que voulez-vous, cette electronica éthérée, qui prend au trippe, et qui n’existe presque plus en l’état (soit elle vire vers le mathématique, soit elle vire vers l’acoustique), c’est du pain bénit pour moi. Comme je disais en commentaire, ce genre de ne me fait pas planer, ne me cajole pas. C’est beau, apaisant, mais ça me démonte en même temps. C’est des trucs qui me tordent l’âme, qui me cassent la gueule, qui m’étoufferaient presque avec mes propres pensées. Voilà, c’est un peu ça Autonoe Vora : Une usine à sentiments, une enfilade de morceaux nous renvoyant directement à nos propres souvenirs.



Fever Ray – Fever Ray

Passez toute la vague tribalo-pop-electro-droguée en Slow Motion, et foutez le tout dans un cimetière. Fever Ray, c’est Gang Gang Dance remixé en Screwed & Chopped, c’est Henzel et Gretel qui se mettent à la chanson. La voix, sépulcrale, est hypnotique, paralysante, vous étouffant par tous les ports. Les synthés avances vers vos tympans comme une marée de mélasse. Mais ne croyez pas que la suédoise se complait dans un nuage trop sombre. Certains morceaux sont lumineux, tutoient les cimes, envoient directement au dessus des nuages (I’m not done, sublime morceau, et les non moins indispensables Coconut ou When I Grow Up). Viciée, cancéreuse, malade, mais pop avant tout. Un objet bizarre, enfumé, bancal, qui devrait s’insérer tranquillement dans les albums underground cultes.
Fever ray a de plus développé tout un univers autour de son album, à coup de vidéos absolument sublimes, intrigantes, flippantes, superbement produites. Privilégiez la version japonaise, qui rajoute trois morceaux, dont l’excellent remix de If I had a heart par Fuck Buttons, ou la version collector sortie en fin d’année, avec un disque live et un dvd des vidéos suscitées.






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Top 2009 – EP








Mount Kimbie – Maybes – Sketch on glass
Lily Allen – The Fear
Aoki Takamasa – 113

Mount Kimbie aura pour moi sorti les deux meilleurs Ep de 2009, draguant fortement les adeptes d’un Nu-abstract flirtant avec le Uk Garage et l’electronica vaporeuse. Faisant parfois aussi bien que les ténors du genre (50 Mile View, At Least) le duo sait aussi titiller la corde sensible avec de très beaux morceaux draguant notre palpitant, comme avec le quasi-parfait Maybes. On attend un long format avec grande impatience.

Pour Lily Allen, je vais surement me faire descendre. Mais c’est le problème avec ce genre de morceaux. The Fear aurait été fait par Archive ou Air que l’on aurait crié au génie. Mais vu que la demoiselle fait les pages des magasines people, il est plus difficile d’en parler sans se recevoir une poignet de gravier. Et pourtant, sur The Fear Ep, tout est là : Superbe production, synthés à crever, forte teinte électro, mélodie imparable. Et l’anglaise fait même mieux avec la face B, Kabul Shit, morceau electro-pop impeccable, porté autant par sa mélodie que ses bidouilles synthétiques. Lily Allen peut se prévaloir en 2009 d’avoir sorti les morceaux comprenant certains des plus beaux claviers de l’année.

On avait parlé d’Aoki Takamasa dans ses pages, bonhomme que je ne connaissais pas, et qui semblait avoir une disco longue comme le bras. Coup de bol, le Japonais a signé sur Raster Norton pour sortir un Excellent Ep d’Idm crasseuse, saturé et neurasthénique. Mais Takamasa insère surtout un sens du groove (qui manque cruellement à l’Atavism de SND) assez incroyable à ses vignettes informatiques, donnant un coté imparable et jouissif à ce bug vivant.



Monolith – Volume 1
Floppy – Everything Ep
Burnkane – You Know

Sorti il y a quelques jours à peine sans prévenir sur Rephlex, Monolith ravit avec cet Ep nickel, superbe galette analordienne, fortement inspirée par Aphex et The Tuss. Les nappes sont vraiment belles, les moog chialent, les mélodies titillent le coeur et le petit coté dancefloor-funky permet à Monolith de ne pas être une simple Analorderie de plus. Le morceau 22 Livingstones est terrible.

De la Chiptune/8bits venant du Japon, il y en a trop. Des cd qui toussent des blip blip pouet pouet s’axant de plus en plus sur le coté rigolo stressant que sur la vraie recherche des mélodies, overdose. Les Tokyoites de Floppy prennent la tengeante, et sortent un Ep (et un album, deux ex machina) de 8bits ultra mélodique, chantée, candide. Mais c’est comme ça que le courant musical se révèle, en titillant nos âmes de gamins niais et nostalgiques. Everything (doté d’un clip bien bien kitsch) est un superbe morceau de Chiptune pop épique, partant dans délires roller-coaster-new-wave parfait. La Gameboy décidément tristounne, Floppy nous gratifie avec Setsugekka d’une complainte où guitare acoustique, violons, vocoder et chiptune qui chiale iront se planter directement dans notre paquet de mouchoirs. Floppy se place à coté des rares mecs, come Tepr ou 4mat, à faire chialer avec une Gameboy.

Plus sombre, Burkane balance sur Planet Mu un excellent deux titres de Dubstep bien sombres et caverneux. Les rythmes claques, les basslines grondent, reverb dans ta face et vocal de haute volée sur You Will Forget, Hiphop dubstep déviant, genre Tricky vs Kanye West posant sur du Starkey. Excellent premier essai, curieux d’entendre ce que le producteur nous réserve pour 2010.






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Les meilleurs albums gratuits à télécharger en 2009, et qui ne sont donc pas très chers :








G-Side – Huntsville International

Dans le genre “euh vous êtes sur que l’album est gratuit, il n’y a pas une erreur quelque part ?”, ce G-Side joue les patrons. Parfait pièce de Hiphop Us, avec des beats pachydermiques, des couches de sons monstrueuses, des flow nickels. Mixtape qui se pose comme un vrai album, avec des morceaux imparables, aussi imposants (So Gone) que mélodiques (So Wonderful) voir tout simplement immédiat comme les affolants Whats It All About ou Feel The…
Mais c’est surtout pour l’énooooorme track Huntsville International que le tout vaut le downland, alien ouvrant le disque, avec ses violons qui foutent la mort, une instrue electro au petits oignons, une première partie chantée épique et planante contrastant avec conclusion qui démontera plus d’une mâchoire. C’est génial, ça a fait un noeud avec ma colonne, G-Side défonce, et si ils filent un truc pareil gratos, j’ose même pas penser à quoi va ressembler le prochain à venir.

Téléchargeable ici : http://limelinx.com/files/b4c32a89f19512d3cf6556637b23b7f5




Rooftop Access – Reals And Dreamity

Des albums hiphop ou electro (l’album de Debmaster sorti sur Hiphop Core vaut aussi son coup d’oreille) qui trainent gratos sur le net, il y en a des tonnes. Mais du Post-rock progressif et ultra léché comme celui de Rooftop Access, ça ne court pas les rues. Le mec sait jouer avec les nerfs, maitrisant parfaitement ses compositions, et passant de guitares/nappes planantes aux soulèvement épiques ultra noisy (Jeff Graff, Ezra) avec un naturel désarmant. Mais le tout n’est pas qu’un clone de Mogwai, et teinte son post-rock d’elements ambiant de toute beauté, comme le superbe Usual Bridge III, où choeurs ecclésiastiques vont petit à petit se télescoper aux rythmes et grattes qui s’envolent. Rooftop Access pond même un sublime morceau Shoegaze cristallin (From The Rooftops, seul morceau faisant moins de 8minutes) et se permet d’inclure un passage electro-dance dans l’incroyable Dreamity, brisure electro-rock-noisy qui en renversera plus d’un (Mon dieu la deuxieme moitié du morceau, elle sort d’où ?). La qualité de la production étonne pour un truc amateur, et tout amateur de Post-rock electro qui prend son temps avant de tutoyer les nuages seront aux anges. Un des vrais beaux disques de l’année.

Téléchargeable ici : http://rooftopaccess.net/




– Les Gourmets – Tout doit disparaître

Nos gourmets nationaux sont de retours, apres un Soyons Sales de folie et fortement electro. Et vu que c’est la crise, autant sortir un album gratos, rempli de bombes imparables. Bonne nouvelle, les textes sont mieux chiadés que sur le précédant, et les productions affolent toujours, taillées à la serpe, prouvant que les deux beatmakers du crew sont loin d’êtres manchots. De l’acide Etrange Noel au vraiment cool Play The Game en passant par le rouleau-compresseur Mogwai (avec un Cyanure complètement hystérique) on en a pour notre non-argent. Mais c’est surtout l’absolument jouissif Mercedez Benz (“Yo pas de clein d’oeil dans le métro / laisse moi zoum zoum zen dans le métro”) et le vraiment bien foutu Paradis Terrestre (avec un Andy Kayes qui se paye décidément que des instrues parfaites) qui parasiteront les tympans. Le groupe nous refait en plus le coup de l’outro à chialer. Bon ok, on veut un autre morceau avec Nil svp. Sinon, après l’indispensable album Le plus gourmand… balançé sur le net il y a 4 ans, on va bientôt croire que le groupe nous file toujours ses meilleures galettes gratos.

Téléchargeable ici : http://www.gourmets-music.com/






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Liste des 25 morceaux les plus écoutés en 2009 :


Ce petit top ne reflete pas forcemment mes ecoutes (on va dire que les écoutes chez soi sont souvent des morceaux plus simples et directs que ce que je prends pour aller dans le metro) mais il peut permettre à certain de faire quelques decouvertes en passant sur youtube. Il n’est évidement pas centré sur 2009, et comprend donc quelques classiques perso. (c’est simple, j’ai acheté un nouvel ordi en janvier, il n’y avait plus qu’à recopier la liste)

Nom de groupe / Titre de morceau / Nom d’album (avec lien chronique si existante)



1) Themselves – Rapping For Money feat Clouddead / The FreeHoudini Mixtape (What else?)
2) Andy Kayes – One Life One Shell / Invisible
3) Rone – Flesh / Bora Ep (Le truc incroyable)
4) JJ – Ecstasy / N°2
5) Flight Of The Conchords – Carol Brown / I Told You I Was Freaky

6) Falty DL – Anxiety / Love is a Liability
7) Hudson Mohawke – Star Crackout / Butter (album moyen, superbe morceau)
8) Mount Kimbie – Maybes / Maybes Ep
9) Clark – Pending Dusk Wrench / Turning Dragon Japan Edition
10) Rone – Bora feat Alain Damasio / Spanish Breakfast

11) Themselves – DeadCatClearII / Crowns Down
12) Plaid – This City (Carl Craig Remix) / Tekkonkinkreet Remix Tekkinkonkreet
13) Rone – Poisson Pilote / Spanish Breakfast
14) La Caution & Château Flight – Une Epave Sur La Route / Crash Test
15) Link – Amenity / The First Link Ep (l’un des plus beaux morceaux electro pour moi)

16) Phoenix – Liztomania / Wolfang amadeus Phoenix (J’ai cru devenir fou avec ce titre cette année)
17) Raoul Sinier – The Hole / Tremens Industry
18) Lil’ Wayne – I Feel Like Dying (Flying Lotus Remix) / None
19) The MFA – Disco 2 Break / Zone Day Ep (un classique, même si je suis le seul à le penser)
20) Slagsmålsklubben – Sponsored By Destiny / Boss For Leader (Terrible bombe à claviers puputes)

21) ATK – Attaque à Mic Armé / Nouvelle Donne
22) Raoul Sinier – This Little Mouse / Tremens Industry (La fin est immense)
23) G-Side – Huntsville International ft Sounds Of Silence / Huntsville International
24) GonjaSufi – Ancestors / Warp 20 Tokyo Sampler
25) Moderat – Rusty Nails / Moderat








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Man Of The Year 2009 : FALTY DL








Si Falty DL se pointe dans cette rétrospective 09, c’est pour l’ensemble de son année. Le New yorkais n’a pas cessé de balancer des releases et d’apparaître un peu partout. 3 Ep, un album et un mix pour Fact Mag (et encore j’ai du oublier quelque chose), le mec n’a pas chomé. Et c’est tant mieux, tant Falty Dl devrait compter sur la prochaine décennie. Car si ses sorties ont des imperfections, elles contiennent sans exceptions de vrais diamants. L’album Love is a liabilty balance un très bon mélange de Uk garage / dubstep / 8bits / electronica, ultra mélodique, sensuel et mélancolique. Mais c’est surtout dans ses 4 derniers morceau que le disque devient génial, avec en tête Paradise Lost, parfaite ascension shoegaze-gameboy, et le sublime Anxiety, aka le meilleur morceau genre moi-aussi-je-veux-faire-comme-Burial (et dieu sait s’il y en a beaucoup dans le genre)
Pour Bravery EP, l’américain pousse encore plus loin le coté Dubstep/uk garage classieux, délaissant les quelques teintes Chiptune de son album pour accoucher de titres bien cool, toujours dans le délire rythmes claudiquants et voix pitchées. On retiendra surtout Play Child morceau à la Burial qui va partir tout à coup dans une montée electronica à vriller l’échine, et Bravery, delire uk garage déstructuré qui va basculer sur une ligne Dancefloor tellement jouissive qu’elle en devient scandaleuse.

Sans faute aussi pour le To London Ep, avec son To London tubesque, (pas loin de certaines excavations de Chris Clark, mais dans un moule dubstep), Metacognist, vignette tribalo-sexy chelou, et Tom@ramp, très belle vignette ambiant-8bits. Party Ep sera plus discret, mais comblera les amateurs du genre, avec un morceau titre qui se déroule sans accroc, et un très bon Alpafun, bien saccadé et doté d’une jolie mélodie en clochette.

Falty DL est surement le mec dans le Dubste/Uk Garage qui m’émoustille le plus, en attendant une release tant espérée du Londonien Burial.







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Meilleurs demi-albums de 2009 :








Jega – Variance

Alors là je suis tout colère. Non sérieusement, je l’attendais comme le messie ce Jega, et je ne suis pas le seul. Et si il y a bien un album parfait pour exprimer le concept de “demi-disque” cette année, c’est bien ce Variance. Le concept est fumeux, mais passe encore (foutre deux disques de 30 minutes juste pour justifier une séparation Lumiere/ténébre, c’est sympa, mais vraiment à chier d’un point de vu pratique quand on a un lecteur Cd). Car la première moitié de l’album (la galette 1 donc) ravira les amateurs d’electronica mélancolique et cristalline.
Mais le deuxieme disque balance une vague electro breakée faussement sombre, remplie de rythmes qui vrillent sans savoir pourquoi, comme si le mec voulait passer en revue les effets dispo sur ses plug-in. On se retrouve avec une mauvaise copie de Out From Outwhere d’Amon Tobin sans émotion, si l’on excepte le bien branlé Kyoto. Bref, on en viendrait presque à considérer que ce Variance est un très bon album d’une demi-heure, pas plus.


Sebastien Schuller – Evenfall

Autant y aller franchement, le premier disque du français Sebastien Schuller, Happiness, était pour moi un petit chef d’oeuvre. Superbe electro-pop lacrymale, à t’arracher le coeur (Weeping Willow, Tears Coming Home…) ou electronica taillée à l’extrême (Edward’s Hand, ou Wolf, titre absolument incroyable, à te détruire le moral en 3minutes), la galette a accompagné une partie de ma vie sans jamais la lâcher. J’attendais comme un dingue le nouveau disque, Evenfall, pas mal fois repoussé. Trop attendu peut être. La première moitié du disque ne me séduit pas. S’écoute, mais s’oublie immédiatement (si lon excepte le joli morceau d’ouverture). Les mélodies à crever l’aorte ne sont plus là, le coté électro s’est émoussé, le tout est trop sage, trop lisse.
Et tout à coup, à partir de New York, pile au milieu de la galette, Evenfall s’envole. La deuxieme moitié du disque est absolue, divine, à crever. Sebastien Schuller te viole les trippes, à coup de litanies en diamant, de bleep electro qui volent et de cette voix qui hulule à te rendre fou. (Putain la fin de Midnight ! Non, celle de High Green Grass ! Quoique, celle de Battle est à pleurer. A moins que Last Time…) Bref, sublime et magique deuxieme moitié d’album.


Capsule – More ! More ! More !

Si un pays a été frappé de plein fouet par la vague French Touch Ed Banger, c’est bien le Japon. C’est simple, impossible de ne pas entendre en club un BusyP ou un remix de Sebastian dans une soirée. Depuis trois ans, les groupes nippons balançant une electro crade et saturée à la Justice pullulent, et les mix Cd composé de 80% de tracks françaises font les beaux jours des disquaires. La qualité est là, mais le rip-off est incontestable. Contraiment à ses compères Mademoiselle Yulia, 80kidz ou DexPistols, le duo Capsule a l’intelligence d’adapter l’electro française à la sauce japonaise : Beat de bourrin et synthés saturés oui, mais on va mélanger le tout avec une petite dose de J-pop pour midinettes. Si l’influence Ed Banger est incontestable (Le morceau Runway est un copier-coller de Mr Oizo, on me l’aurait présenté comme un inédit de LAmbs Anger, je l’aurai cru sur parole, et Capsule sample carrément notre Oizo sur E.d.i.t, façon pas-vu-pas-pris… et impossible de ne pas penser à Daft Punk ou Justice), le tout sent bon le tube dance-cheesy camé.
Alors évidemment, comme souvent dans ce genre d’exercice, la moitié du disque est dégueulasse (Phantom, Pleasure Ground, The Mutations Of Life, ou Adventure, quasi-tous à la site, au secours) le disque propose d’énormes tubes electro salaces en bas résille. The Time Is Now défonce, Jumper est imparable, More ! More ! More ! bien marrant, Runway excellent… (mon dieu ces noms de la honte, mais j’assume) avec en point d’orgue l’ultra violent E.d.i.t donc, déflagration de folie qui renverserait plus d’un dancefloor français. Sans compter que lesmorceaux sont bien longs pour un disque du genre. Faut prendre ça comme du Justice avec du gloss et des talons hauts. D’ailleurs Capsule explose ses concurrents en terme de vente. L’effet mini-jupe justement.






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Meilleure réédition / Meilleure Soundtrack / Meilleure Compile 2009 :







Serge Gainsbourg – Histoire de Melody Nelson
The Flight Of The Chonchords – I Told You I Was Freaky
Dj Baku – Japadapta


Le label américain Light In The Attic a eu l’extrême bonne idée de sortir une réédition remasterisée d’Histoire de Melody Nelson de Gainsbourg. D’un point de vue objet, si je vois pas vraiment la différence avec le master original (je dois avoir les oreilles bien niquées) les mecs ont mis les petits plats dans les grands avec un livret de grande classe. Evidemment, c’est niveau musique que tout se passe, et cela permet de nous replonger dans ce qui est pour moi le meilleur album de notre clopeur professionnel, et surement l’une des plus grande oeuvre émanant de l’hexagone. Ecouter Melody Nelson, c’est comprendre tout un pan de la musique d’aujourd’hui, de Beck à Mirwais, en passant évidemment par Air. C’est écouter un disque rock-progressif-expérimental de folie. C’est entendre les meilleures lignes de basses/grattes de l’univers. Et c’est surtout se perdre sur l’inéffable et absolu Cargo Culte, fresque musicale ultime.

On fait le grand écart, et je sais que I Told You I Was Freaky n’est pas une sountrack à proprement parler, mais c’est comme ça, impossible de séparer cet album du sitcom absurde Flight Of The Conchords (contrairement au premier disque). Reposant majoritairement sur des textes ravageurs, cultivant la punch-line et la connerie intraduisible, le disque prend tout de même le temps de nous émerveiller avec quelques superbes morceaux, avec en tête le superbe Carol Brown, le morceau pop de l’année. (On ne le répètera jamais assez) A prendre comme un dessert après avoir dégusté l’indispensable deuxième saison de la série télé du même nom.

Pour la compilation, c’est Dj Baku qui s’y colle avec Japadapta, encyclopédie du hiphop Japonais actuel mixée sur quasiment cinquante titres. Si le Hiphop traditionnel est évidemment bien représenté, les limites sont très rapidement brisées, comme bien souvent avec le pays du soleil levant. Baku s’autorise donc des titres aux teintes plus electro, dubstep, abstract, voir même rock, punk et noise ( ?!?). On se retrouve avec un mix roller-coaster gargantuesque, indispensable pour tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au hiphop japonais, genre d’une richesse incroyable, et malheureusement passé sous silence hors de son pays d’origine. Essentiel.








Best Video 2009 :





Haut la Main pour 2009, ce superbe clip illustrant le traumatisme pondu par Hecq et Exillion.

A voir aussi le parfait When I Grow Up de Fever Ray, l’hypnotique Heaven d’Unkle à regarder en HD, et le super bien branlé Dimanche de Grems, grosse mandale pour tout le monde en terme de qualité d’image.








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Mais aussi (et enfin… )



Massive Attack a enfin pointé enfin le bout de son nez, apres des années de report. Et pour le moment, autant dire que le groupe tient ses promesses, entre un premier Ep excellent (Pray For Rain en tête) et un nouvel extrait, Paradise Circus, ravivant le trip-hop sensuel et dépressif des plus belles années. L’album sort fin janvier, l’attente risque d’etre longue. En plus Burial devrait remixer cet Heligo Land entièrement, comme l’avait déjà fait Mad Professor il y a 10 ans pour la galette Protection.


– Un nouveau prix de sympathie pour Lone, qui a sorti deux albums cette année, l’un avec Kauver and Brause sous le nom de Kona Triangle, et un nouveau solo il y a peu, Ecstasy & Friends. Rien à faire, le mec à beau faire la même chose depuis 3 disques, j’adore cet abstract fortement teinté Boards Of Canada. En espérant que le bonhomme sorte un peu de sa coquille, hâte d’entendre là suite.


– 2009, c’est aussi l’année où un fou tente l’aventure de créer son label, alors que plus personne n’achète de disque et que la musique va mourir dans d’atroces souffrances. Le nom de la structure, c’est Cooler Than Cucumber aka CTC records, il a sorti un premier Ep du beatmaker AbSurd, à l’artwork de toute beauté, naviguant entre abtract et hiphop expé. Le patron, c’est un pote, et vu que ce mec est une encyclopédie du Hiphop déviant, je suis près à parier que l’on va devoir compter sur lui l’année prochaine (et celle d’apres).


Aphex Twin et le Label Rephlex petent un plomb pour noël, et foutent tout leur catalogue pour 2010 en téléchargement sur leur site internet. Au programme une vingtaine d’analord inédits, mais surtout des nouveaux albums de Wisp, Aleksi Perala, D’arcangelo, Dmx Crew and co, à des prix parfois ridiculement bas… Pas eu le temps de tout écouter, je vais prendre mon temps pour digérer et apprecier, mais ça promet dur pour 2010, en sachant que le tout devrait sortir en version Cd sur l’année qui vient. Rephlex redevient agressif et conquérant, ça fait plaisir apres quelques années quasi-apathiques.


Dj Baku joue les gros bourrins en 2009, et en plus de sortir le nécessaire Japadapta, le japonais nous lache un concept disc avec douze Mc japonais (12japs), un split album avec Dalek (Baku vs Dalek), un split Ep avec Goth Trad, et deux disques live. Sans oublier qu’un nouvel album est prévu pour début 2010. Et sinon c’est quand que l’on édite ce mec en Europe ?


– Le faux espoir de l’année, c’est le disque Ad Explorata de Sound Tribe Sector 9. Inconnu au bataillon, je me baladais dans un magasin quand je commence à bloquer sur la musique. Le premier titre me tue, entre claviers planants, guitare cristalline ultra mélodique, synthés qui volent de partout. Joli. Quand tout à coup un rythme tribal qui déboule pour envoyer le tout au ciel, je perds conscience, et lache des “Oh putain oh putain c’est quoi ce disque…?”. Bon, je décide d’attendre un peu dans le magasin histoire d’en écouter plus, avant d’avoir les couilles de demander au vendeur ce qu’il vient de mettre dans les enceintes. Alors vous connaissez la tactique, on fait semblant de s’intéresser aux trucs dans les rayons (“Comment ? je tiens ce livre à l’envers ? mais non, c’est une technique de méditation littéraire”). Le deuxieme titre déboule, violence, même recette mais cette fois les synthés partent en pluie d’arpeges, les rythmes tonnent, la guitare pete un plomb. Pas d’hésitation, j’achète. Et je m’emmerde, le reste de l’album n’est qu’un simple gloubiboulga jam-session tribalo-electro sans saveur, à mille lieux des deux superbes premiers titres. Fait chier.


– La Hype, c’est toujours aussi bien quand les albums sont bons. Si l’on n’a plus à présenter le dernier Animal Collective, on aura aussi pu se délecter d’un excellent Atlas Logos et d’un très bon The xx.


– Ok, l’anniv Warp, ça devait être pour moi (et pas mal d’autres) un truc énorme, avec achat de goodies et inédits en rafale, à en bruler sa carte bancaire. Si la box Warp est incontestablement un parfait objet pour marquer le coup, il est évident que tout le monde avait les yeux tournés vers le Warp Unheard, aka le disque contenant des inédits de certains groupes phares de la maison. J’hesite entre le cadeau venant du ciel ou le foutage de gueule. Le disque contient de véritable perles (les morceaux d’Autechre, Plaid et le magnifique Boards Of Canada valent à eux seuls l’écoute du disque), mais on a l’impression que celui qui a sélectionné les morceaux a fumé un paquet de drogue. Sur la moitié du disque, il ne se passe absolument rien. Outre Chris Clark qui file un interlude de moins de 2min ( ??) Flying Lotus est représenté par un morceau horriblement vide, tout comme pour Elektroids, Broadcast et Seefeel. Tu mettrais ton oreille contre un coquillage que ce serait plus excitant.
C’est d’autant plus incompréhensible qu’à coté de ça, Flying Lotus nous file 10 ans de musique gratuitement, et que durant le Warp 20 Tokyo, le label file un sampler avec des inédits de Bibio, FlyLo ou Clark qui entèrent de loin ce que l’on peut écouter sur la compile Unheard. Bref, on empile du néant payant pour filer ensuite gratos des trucs en or. Un beau concept que ce Warp Unheard. Mais bon, il y a l’inédit sublime de Boards Of Canada au milieu, alors on ne fait pas trop la gueule quand même.


– Pour rester chez Warp, et Chris Clark plus précisément, mon petit doigt me dit que l’on devrait peut être voir arriver un album Live de l’anglais en 2010. Pourquoi ? Parce que l’on nous a discrètement teasé toute l’année de ce coté là. Au Japon, la vente de Totems Flare c’est accompagné d’un Cd live de Clark, contenant 10 minutes de morceaux inédits affolants avant de couper brutalement, sorte de bande-annonce sadique de ce que pourrait être un live de clark sur Cd. De plus, lors du Warp 20 Tokyo, le label file à tous les visiteurs un morceau live gratuit de Clark, bien jouissif, Nordic Wilt Live Edit. Pendant le concert enfin, le bonhomme avait le droit à un vrai cameraman qui tournait autour de lui, alors que les autres artistes se sont contentés de cameras posées sur leur desk.
En plus tout le monde s’accorde d’ailleurs à dire que les Live de Clark sont énormes (là ou un H.Mohawke pousse le button Play et va boire un café), donc la force de vente est là. Bref 2010, au mieux un album live de Clark, au pire un Warp Live album/Dvd, ce qui serait déjà bien cool. Je ne rembourse pas si ces prédictions bancales ne se réalisent pas, désolé.


– Coup de chapeau à Tehanor pour sa chronique sur le Hypersona de 36. En plus d’être de loin l’article le mieux branlé de l’année, le mec nous a fait découvrir un excellent album d’ambiant, porté par des morceaux superbes comme Forever ou The Box, véritables bijoux. Ca change des copier-coller de communiqués de presse.
Et tant qu’à faire, la même pour les excellentes doubles interviews de Jekyll & Hide, les articles/news toujours en avance de AdiktBlog et les chroniques du site A Découvrir Absolument (peut être le meilleur site français, qui continue discrètement son petit bonhomme de chemin depuis des années. Ils m’avaient fait découvrir Gang Gang Dance il y a des lustres, alors que personne n’en parlait en France, c’est dire comme je les porte dans mon coeur)


– On a beaucoup parlé de Twilight 2 Tentation, le film de vampires végétariens. Pas nécessairement parce que Robert Pattinson il est trop beau, mais pour sa BO pas piquée des hannetons, bourrées de groupes indé (Yorke, Lykke Li, Grizzli Bear, Bon Iver, St Vicent…) tranchant avec le coté blockbuster du film. Je sais que ça a fait grincer pas mal de dents (“Oh non, mon groupe favoris est dans un truc mainstream, il est souillé à jamais mon dieu m’a vie est foutue“) mais perso, je trouve l’idée géniale. D’une part parce que les morceaux sont très bons (Le Thom Yorke défonce), mais aussi parce que plus on multipliera les actions de la sorte, plus le paysage musical opérera sa mutation. Foutre ce genre de musique, même policé, dans un rouleau compresseur commercial pareil, c’est infiltrer intelligemment les tympans de nos petites soeurs, qui, au final, iront peut être creuser un peu plus loin ce que font justement Yorke, Grizzli Bear ou St Vincent. Comme dit sagement le Mc de Tha Blue Herb, “being underground is about producing your own stuff without being enslaved to record companies; Not to get exploited by TV or radio but to exploit THEM; Make money with your own ideas and be responsible for what you do; Play some maddening music loud as you can with the like-minded heads in various regions”
Bon évidemment, c’est surtout une maniére assez intelligente pour les producteurs du film de se faire plus d’argent, en trouvant l’idée parfaite pour piquer la curiosité d’un public qui n’aurait jamais daigné s’intéresser à leur film plein de dents cariées. (Pitchfork a même parlé toute l’année du film et de sa Bo, c’est dire, promotion gratos non négligeable.) Bref, je suis curieux de voir la Bo de Twilight 3, même si je ne crois pas trop à un nouveau coup de la sorte.


DoseOne semble bien chaud pour 2010, et nous prépare des projets en rafale. Au programme : un nouveau 13&God (avec The Notwist), un disque en duo avec Fog pour la prochaine sortie d’Alan Moore, le créateur de Watchmen. Mais surtout un album des Nevermen, super groupe composé de DoseOne, Tunde Adebimpe (Tv on the Radio) et Mike Patton. Le mec semble vouloir reigner sur le monde, pas de problème, je vote pour lui.


– Sinon je suis encore bloqué sur le sublime disque de Matt Elliott sorti l’année dernière, c’est normal ?


– Un truc bizarre cette année, c’est le nombre de clip/vidéos ultra suggestives, voir carrément porno. Tout le monde se fout à poil, on ne se refuse rien. Massive Attack, Rammstein, Girls, Flaming Lips, Major Lazer, voir Make the Girls dance et Matt & Kim (qui ont la quasi-même idée de clip au meme moment…) la liste est longue. Les télévisions ne passant de toute façon plus de musique, la promotion internet est clairement déterminante et laisse beaucoup plus de liberté, autant y aller à fond. Ca sent le cul pour 2010.


Die Slow de Health, mon dieu, cette tuerie. Pareil pour Liztomania de Phoenix. Et Go ! de Thavius Beck


Benjamin Biolay m’a flingué cette année, avec certains morceaux de son La Superbe. Bon c’est un double album, de chanson française de surcroit, alors il y a des trucs à éviter. Mais quand le français se lâche, il accouche de morceaux sublimes, comme Brandt Rhapsodie, 15 Aout, Buenos Air, Jaloux de Tout, Night Shop, Les grands ensembles… Et surtout le morceau titre La Superbe, parfait morceau trip-hop bizarre avec des violons à tomber.


– Pour ma pomme, les Chroniques Automatiques ont, depuis création, dépassé les 500.000 visiteurs début décembre ! Merci vraiment à tous ceux qui passent dans ses pages, qui les font vivre à coup de commentaires, de conseils, de mails et autres, c’est évidemment ça qui fait tourner le blog en premier lieu !
Merci aussi à tous les musiciens/labels qui me font un minimum confiance aussi…
Desolé enfin pour la non-régularité de parution des articles, pour la ligne éditoriale brouillonne et la finition parfois plus que douteuse des textes, mais au final, c’est le reflet du mode d’écriture choisi et d’écoutes parfois chaotiques. J’espere que c’est ce qui en fait son charme.
Enfin, quand vous allez voir un live de perceuse/drill/hardcore, protégez vous les oreilles bordel de merde, car un acouphène c’est pas la mort, mais ça parasite dangereusement la vie. Silence pour ennemi, c’est peut être pour ça que je continue à aimer la musique par dessus tout.

Promis, l’année prochaine, j’essaie de faire un Top moins long.



Tout ça, et bien plus encore pour 2010, dans le plus grand chaos… les Chroniques Automatiques rempilent au moins pour un an supplémentaire ! (Avec surement des surprises)






Yop,


Dat’
Chroniques Auto








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