Sole – Sole and The Skyrider Band


Sole. Reachin’ The Sky.






Le Label Anticon est vraiment un cas à part. Créé en 1997 part quelques cinglés pestant contre la gangrene rongeant le Hiphop Américain qui se noyait dans ses propres clichés. Au départ, un disque, « Deep Puddle Dynamics », sorte de pavé dans la mare, bousculant les habitués du genre avec des instrues vaporeuses, des lyrics hallucinés et des flows nasillards. Très vite, le label acquiert une aura : Nom parfait et identité graphique remarquable, avec cette fourmi reconnaissable entre mille. Deux entités se détachent et pèsent rapidement dans le hiphop indépendant : Themselves, et Sole. Ça tombe bien, ce dernier est le Boss du label. Celui par qui tout a commencé, ce grand Boucheron à la barbe rousse qui s’est dit que le hiphop pouvait être teinté de rock et d’électronique. Que l’on pouvait être un MC tueur sans avoir de style. (Cf Dose One, ravageant toutes les battles de son flow TGV tout en débarquant en slip ou en tee-shirt jaune moulant.) Alors le crew grandit, s’expose. Collaborations, Echanges. On parasite le groupe de post-rock Hood. On s’infiltre chez les The Notwist. On fricote avec Buck 65. On s’occupe du Peeping Tom de Mike Patton. Mais surtout, on casse les barrières. Non. On les brûle, on les démolit, on les atomise. La France a connu ce petit monde avec le projet Clouddead, sûrement le plus emblématique des artistes Anticon, alors qu’il sort sur un autre label, Mush. Clouddead, c’est le surréalisme du Hiphop. L’abstrait. La drogue d/pure.

Mais revenons à nos moutons. Anticon créé un mouvement : Il porte le backpackers Hiphop aux nues. Fait une petite révolution avec Why ?, sortant des disques de Hi-pop hallucinés. Tente de faire le disque fusion ultime avec la réunion de Themselves et The Notwist : Le hiphop caverneux VS la pop lumineuse. Possède dans ses rangs l’un des plus talentueux beat-maker du monde : Alias. Tous posent sur les disques de tous. Tous se mélangent. Tous veulent innover.


Mais Anticon finit par tourner en rond. Les boucles sombres n’ont plus la même saveur. Les meilleurs disques des artistes Anticon sortent sur d’autres structures, comme le dernier Subtle. A dire vrai, le meilleur et seul vraiment excellent disque du label sorti ses derniers années, outre le précédant Sole justement, est : « Anticon Label Sampler: 1999 – 2004 »… Révélateur. (Mais néanmoins indispensable)
Bref, on s’emmerde dur.
Anticon est-il de ces labels au glorieux passé, mais qui n’arrive qu’à surnager actuellement, avant de s’éteindre, tel Mo’Wax ?




Sole, lui, n’est pas du genre à se laisser abattre. Etant sûrement l’un des plus honnête cracheur sur micro de ses dernières années, il sent que la formule bat de l’aile. Ironie du sort ou coup de génie, trois énormes sorties débarquent en l’espace de deux mois. Trois joyaux qu’il ne faut pas louper. Le Telephone Jim Jesus, le dernier Odd Nosdam, et celui du Boss lui-même.
Il faut le dire, le précédent de Sole, « Live From Rome », était excellent. Mais harassant sur le long terme. Overdose de textures crades et de MPC torturées. Seuls les prods de Telephone Jim Jesus et de notre petit français Tepr donnaient de l’air à ce maelstrom sonore. Le mec lui-même n’arrange pas le tout, déclamant avec force des couplets acides parfois plus longs qu’un album entier de Kanye West.

Alors on attend ce nouvel opus avec excitation et appréhension. « And the Skyrider Band » ? Oui car Sole a senti le besoin d’entourer ses machines par un groupe. Un vrai. Avec des instruments acoustiques. C’est tout simple. Et pourtant un grand pas dans la sphère Hiphop d’Anticon.

Fini les textures crades et les beats déchaînés ? Non. Sauf que Sole va poser tout cela dans un écrin « Post-rock ». Pour ce virage flirtant avec le génie, Il mérite une montagne d’offrande.














Rassurons tout le monde, les textes sont encore une fois confinés dans un livret qui peine parfois à contenir ses derniers. (Le tout dans un digipack “cartonné”) Comme toujours avec Sole, certains sont tellement conséquents qu’il n’y a aucun retour de ligne, et les textes prennent parfois tout l’espace de la page, en hauteur comme en largeur. Bref, on a toujours l’impression de se retrouver devant une reproduction du Code Civil en plus petit. Mais ceux qui auront le courage de s’y plonger ne regretteront pas le voyage, tant les lyrics sont des petits bijoux de tranches de vie, des histoires à eux seuls. Des pamphlets emplis de rages et de dégoût contre tout ce qui entoure Tim « sole » Holland.








Mais la nouvelle recette musicale, elle, marche t’elle ? A Sad Day For Investors l’affirme d’emblée. Guitare électrique enlevée, samples vieillots d’opéras, la batterie s’emballe pour vous décaper les tympans, alors que Sole déclame ses textes comme un enragé. Pour ceux qui ne connaissent point le monsieur, il faut savoir que ce dernier balance ses paroles comme le ferait un Télé-évangeliste. Mettant toute sa force dans chaque ligne du récit, la veine protubérante sur le front à cause d’un énervement latent. Et à part ce texte scandé avec rage, le reste est frontal. Ne retombe jamais. Monte, monte, jusqu’à l’explosion finale, presque bruitiste, vrillant de toute part avec ce mur de guitares stridentes et cette batterie à l’agonie. On se croirait presque sur un disque des Pixies avec un Frank Black qui aurait voulu se la jouer West Coast. Il faut le préciser. Sole, s’il a la vitesse, n’a jamais eu la technique d’un Busdriver ou d’un Dose One. Certains crieront au scandale. Pourtant le charisme du mec fera taire les grincheux. Sole semble dérouler ses textes à l’envie, sans se soucier de la rythmique. Certes, on le conçoit sur de rares endroits. Mais la rage et l’implication de ce dernier au micro balayeront ces menus problèmes.

Ghost. Assasinating Other Ghosts ralentira le tempo, sans pour autant mollir. On troque les guitares contre un orgue et des violons perlant sur un Tim Holland qui décide de toucher le coeur avant de choquer les oreilles. La rythmique est étouffée, rampante, laissant la part belle aux variations des claviers. Le texte est sombre, laché en détachant bien les mots, comme pour nous faciliter la compréhension d’un constat froid et énervé. Sole regarde du ciel et nous rend grâce de ses observations. L’envolée de corde superbe fini d’achever le tout. « Sleeping in a tin can I woke up late / they say I’m a bad pilgrim but all I have is a faith running trough my hands like ants / Like my last advance, like a non master of circumstance / This tale, be it dismal, has no heroes but ghosts, assassinating other ghosts / Been a year since I seen the coast / desert like an ocean, although I’ve seen more than most it aint enough / These eyes are stomachs, stomach’s like a labor camp? .

Autre compo bien rock, The Bridges, let us down est brillante dans le genre, avec ces guitares dissonantes et amplifiées habillant un texte de haute volée qui basculera sur des violons parfaitement placés.
« I Like people with flowers, Because they trying, because they haven’t Given up…?










Là où l’on saisit réellement l’ampleur du disque, c’est sur le sublime A Hundred Light Years And Running. Ce titre est un vrai miracle. Démarrant sur une simple gratte acoustique pincée, et un harmonica soufflant au loin, Sole vous pilonne avec ses pensées d’une façon bien posée, pour vous les imprimer bien profond dans votre cortex. L’ambiance est hypnotique, minimaliste, presque Western. La melodie de la gratte est belle comme la nuit. Sur le refrain, on chante d’une voix faiblarde et lumineuse, pour laisser un deuxième couplet se faire assaillir par un rythme ultra appuyé, donnant des allures presque latines au tout. C’est tout simplement sublime. Sole rehausse la tension de ses paroles, avec un ton plus enlevé, cadrant parfaitement avec l’instrumentation. Refrain. La dernière partie est à s’arracher les tripes. Tout bascule dans une tornade de cordes, de guitares, avec un Sole devenu fou, en transe. Comme s’il allait mourir après la chanson. C’est tout à fait ça. Imaginez que le mec n’avait plus qu’un couplet à dire avant de disparaître à jamais. A la première écoute, j’en avais presque le souffle coupé. La progression du tout est à tomber par terre. Sûrement l’un des morceaux qui m’a le plus impressionné cette année. Un diamant, de bout en bout.

Pour se remettre du choc, le beaucoup plus classique The Shipwreckers permet de remettre les idées en place avec une ambiance très « Bottle of Humans » le premier disque de Sole. Instrue planante, que l’on croirait sortir des machines d’Alias (qui a fait le mix final de l’album soit dit en passant), avec ces nappes arrivant sur la structure comme des gouttes d’eaux résonnant dans leur chute. Sole débite son texte avec une vitesse qui étonne, à nous demander comment on peut aligner autant de phrases aussi conséquentes sans tomber dans le coma.

Autre classique « Anticonien », ce Sound Of Head and Concrete avec ces samples de cordes à vous arracher le coeur et une MPC galopante, rythmant le titre comme de cinglantes gifles sur la gueule de votre poupon, un In Paradise reposant sur une ligne de guitare saturée et sombre, laissant toute la place aux beats bien massifs ou un Cavalry presque classique dans son traitement, mais néanmoins très beau et planant… On serait presque étonné de croiser un Dub – Reggæ des cavernes avec Nothing is Free, énorme, avec un refrain qui parasitera plus d’une tête sous la douche.









Il est évident que Sole ne peut se détacher de ses bonnes vieilles habitudes, et les titres expérimentaux et noirs qui tissaient la majorité de ses productions se retrouvent encore un peu ici. En sous nombre, ils sont plus marquants, sortants clairement du lot par leur structure dérangée. The Bone of my Pets en est le meilleur représentant, et l’une des têtes de liste du disque. Démarrant sur un piano classique bien lugubre, qui saccade rapidement pour former un ensemble oppressant, le tout chapeauté par des beats acérés, presque psychotiques. Boum, tout ralenti, devient lent ; gros coup de frein, avant que le concert classique saccagé reprenne ce qui lui revient de droit. Et hop on rebascule sur un hip-hop crépusculaire, ralenti, presque screwed, avant de balancer Sole sur une Amstrad un peu claudicante, oppressante. Gros malaise quand le piano retrouve l’aisance du tout début. On conclura sur un « This is the bones, the bones of my pets, this is the bones… » bien malsain, à griller les rares neurones encore en bon état après un tel traitement.

Heureusement pour les frileux, on revire dans le Post Rock, avec un One Egg Short Of the Omelette avec une superbe composition, qui commence en apesanteur, pour s’emplir d’une grandeur peu commune chez Anticon, avec des instruments, des claviers débarquant de toute part, portant le tout dans les nuages. On se croirait dans un album de Mogwai. Des flûtes apaiseront le tout avant une explosion final à vous dresser les cheveux sur la tête. Superbe.

Le coup final, par Stupid Things Implode On Themselves, est violent. Parfaite conclusion pour un brûlot dans le fond plus que dans la forme, il fera chavirer les indécis avec cette sublime progression se voyant greffer toutes sortes d’instruments pour littéralement balayer les tympans. Prédominera un Orgue surpuissant au début, accompagné de violons déchirants. Le ton est grave, sérieux en diable, et va basculé dans une transe ramassée, entre concert tzigane et rock fiévreux, laissant des murs de sons s’occuper de l’exécution finale. L’orgue revient, pesant, lourd, grandiloquent, comme un chef dirigeant ses troupes, ces dernières noyant Sole sans jamais l’effacer totalement. Ce ne sont pas les dernières trente secondes plus apaisées qui nous vont nous enlever de la tête que ce titre est tout simplement grandiose. Les paroles sont affolantes, Sole constatant encore de sa vision noire et acerbe que tout part en vrille dans une société imagée, mais pas si éloignée de la notre. Et ce qui est bien, c’est que le ton de ses déclarations cadrent parfaitement avec leurs contenus. Tim Holland est dégoûté par ce qu’il voit, et le dit avec ses tripes.
? Everybody wants to be a kid again but only a fool would raise a kid in this / Nobodys out to get out, but everybodys out to get what you got / Keep the dogs hidden, the guns loaded, the ?well? well guarded / The Kids are quiet or sold south for organs, but nobody wants your poisoned kidneys?
Ok… Le reste du texte est tout aussi apocalyptique, et ferait passer la société de n’importe quel autre film d’anticipation pour des paradis.












Sole, comme sur ses précédentes productions, ne fera pas l’unanimité. Certains reprocheront, encore, sa façon de déclamer ses textes comme le ferai le gourou d’une secte, ou que ces derniers soient comparables à de véritables romans. Certains le trouveront aussi presque antipathique à trop prêcher l’underground, à se croire encore précurseur d’un mouvement dont il a pourtant enflammé la mèche.
Mais la critique d’un univers aride et presque autiste est maintenant balayée par la sonorité touffue et riche de cet album. Ce « Sole and the Skyrider Band » est l’un des rares disques à faire parfaitement le pont entre Hiphop et rock. Pas de ceux qui rajoutent trois guitares pour histoire de, mais dans une vraie démarche musicale, comme pouvait le faire Dälek avec son “Absence”, en plus brut. Sole a du beaucoup écouté de disque de Mogwai and co avant de pondre son disque. Car si l’empreinte Anticon est très présente sur certaines morceaux (The Bones Of My Pets, The Shipwreckers…) la structure de beaucoup de titres flirtent avec le Post-rock, en plus concis évidemment, mais avec ses instrumentations touffues et cette manière si particulière de monter, gonfler, avant d’exploser dans une myriade de sonorités…

Il est aussi l’incarnation du label qui se remet un peu en question, qui se reprend en main pour éviter de s’enliser. Grand bien lui fasse, vu les sorties de ces derniers mois.



Ce « Sole and the Skyrider Band » est un grand disque de hip-hop, comme on n’en fait peu. Parce qu’il n’en est pas vraiment un, mais surtout parce qu’il est maîtrisé de bout en bout. Parce qu’il fait le choix de voguer sur l’acoustique, là où toutes les productions, et même celles de son propre label, s’obligent a verser sur de l’électronique pour avoir un minimum de succès…
Mais c’est surtout un disque totalement habité par un Homme halluciné, presque incohérent, la bave aux lèvres, scandant ses pamphlets comme si sa vie en dépendait. Un vrai écrivain, comme on n’en fait (presque) plus. Un mec qui s’investi dans chacun de ses mots, même s’il ne s’agit que d’un simple adjectif. Qui fait vivre ses écrits en vous les balançant littéralement à la gueule. On ne demande qu’une chosen qu’il continue à nous secouer, à nous tabasser de la sorte. Certains morceaux frisent même le miracle sonore, avec les sublimes A Hundred Light Years and Running, Bone Of My Pets ou One Egg Short of the Omelette…)



Beaucoup perdent la tête en se demandant quel sera l’album Hiphop indé de l’année… Aesop Rock, El-P ou Shape of « Dr Who dat » Broads Mind, sans trouver la reponse…


Tout simple : ce sera celui de Sole, sans hésitation possible.









– MP3 de “The Shipwreckers” (click droit / enregistrer sous)








SOLE – Stupid Things Implode On Themselves









13 Titres – Anticon
Dat’







  1. Aeneman Says:

    Malin tu me donnes envie de me le prendre :s…

    Hmm marrant quand on clique sur le lien on tombe sur Southern Records (le label entre autres de Sun o))) et co…) normal?

    Dälek, Mogwai, post rock hip hop (peu importe au fond), là c’est presque m’appater mon cochon :baby:

    Argh…demain dimanche. Bon tant pis, la semaine prochaine.
    Hmm et pas mal le mp3 lâché…

    Hmm mais bon pour le moment je préfère la voix de Dälek quand même hein? ^^

  2. Dat' Says:

    mmm oui c’est eux qui distribuent le disque je crois…

    il faut cliquer droit sur le lien… Je vais l’indiquer…

    Pour le reste, il devrait te plaire, à vrai dire le MP3 mit en avant pour cet album n’est pas vraiment representatif du disque dans ses sonorités. Pour ne pas brusquer les habitués peut etre… Mais il pose deja bien la base d’un morceau de Sole.

  3. wony, visiteur Says:

    Un pote me l a fait écouter, il a l air trés bon. En meme temps j aime presque tout le temps ce que fait Sole.

    tu le considere comme meilleur que ‘Live from rome’?

  4. Dat' Says:

    sincerement? Oui. Radicalement different, il est au final plus digeste et moins bourrin. Il comporte de “beaux” moments aussi, ce qui manquait à Live from rome, alors que y’en avait une tripoté sur les premiers disques du gars…

  5. nephyliss, visiteur Says:

    en concert à glazart le 9 dec !!!!! 🙂
    yeah …..

    infos : http://www.myspace.com/novohiphopontop

  6. LordMarth Says:

    Texte et teaser appetissant à souhait :p

  7. Nexus5 Says:

    Ils ont l’air de faire peur quand meme les Sole :sweat:
    Je vais m’ecouter le clip tranquille a la maison 🙂

  8. Dat' Says:

    Non il est seul, et il est bon XD

    Tiens moi au couant en tout cas.

  9. Bibi, visiteur Says:

    Attention à pas confondre Southern records et Southern Lord records hein, Sole chez SunnO))) c’est pas pour tout de suite ! 😀

    Album aléchant sinon, j’ai lancé la première écoute ^^

  10. Skorn Says:

    Hop, prémière écoute, deuxième en court. Très bon !
    Puis putain, ce flow hallucinant, les patés de texte qu’il t’envoie. :sweat:

  11. SysTooL, visiteur Says:

    Superbe chronique… bien écrite et qui donne vraiment envie… l’an dernier, j’ai été ravi par les albums de DALEK et EL-P… Le AESOP ROCK était pas mal non plus, mais j’ai manqué SOLE, n’étant pas (encore) un connaisseur du mouvement backpacker…

    Mais après quelques virées sur le net et certains de mes blogs préférés, je suis tombé sur SOLE! Intrigué, j’ai écouté quelques titres sur le myspace officiel, puis des live sur youtube. Conquis, j’ai commandé l’album il y a quelques minutes! Je tâcherai de repasser pour te donner mon impression globale!

    A+

    SysTooL

    PS : Si ça t’intéresse, voilà l’adresse de mon blog :
    http://systool.over-blog.com

  12. Dat' Says:

    Hesite pas pour tes impressions. Je vais jeter un coup d’oeil à tes pages !

  13. ACTom, visiteur Says:

    Belle chronique!
    C’est un album indispensable!

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